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Le Soleil de minuit (2)


Enfin, Ghislaine et Paul se retrouvaient [001] dans leur cabine, qu’éclairait [002] un modeste hublot.

pronom personnel sujetLe voyage en TGV avait été [003] fatigant. Pourtant, une copine de Ghislaine, qui avait effectué [004] ce voyage plusieurs années auparavant lui avait assuré [005] que le voyage durait [006] quatre heures, sans escales.

« Tu vois[007] , tu arrives [008] dix minutes avant que le train ne parte [009], et une fois que tu as trouvé [010] ta place, tu peux [011] te détendre [012] pendant que les autres voyageurs s’installent [013]. »

Mais sa voisine, qui prenait [014] le TGV régulièrement, lui avait précisé [015] qu’il fallait [016] arriver [017] une bonne heure avant le départ du train. En effet :

« Ils fouilleront [018] tous les bagages avant que vous ne montiez [019] à bord, à cause des attentats. Et en attendant qu’ils passent [020] les bagages des autres passagers aux rayons X, pour voir [021] s’ils n’ont pas caché [022] des explosifs, tu as [023] largement le temps de montrer [024] tes papiers, de trouver [025] ta place, et de t’installer [026] confortablement. Mais si tu arrives [027] au dernier moment, ils ne te laisseront [028] pas monter [029] à bord. »

Evidemment, Ghislaine et Paul étaient arrivés [030] une bonne heure avant, donc à 4h 24. Effectivement, après avoir attendu [031] un quart d’heure, ils furent fouillés [032], leurs bagages passés [033] aux rayons X, et ils purent [034] s’installer [035] à leurs places. En attendant que le TGV se mette [036] enfin en mouvement, ils jetèrent [037] encore un coup d’œil sur les papiers de la croisière. Enfin, le TGV partit [038], et comme il était [039] encore tôt, ils dormirent [040] une bonne heure, le train franchissant [041] pendant ce temps la distance Marseille-Lyon.

A Paris, ils durent [042] encore prendre [043] un taxi pour aller [044] de la Gare de Lyon à la Gare du Nord, avec tous les bagages. Ils arrivèrent [045] assez rapidement pour ne pas rater [046] le TGV suivant qui devait [047] les amener à Calais-Fréthun.

La Gare de Fréthun est [048] en dehors de Calais. Ils prirent [049] donc un taxi pour s'y rendre [050].

Quand ils arrivèrent [051], les enregistrements avaient déjà commencé [052]. A 13h30, ils montèrent [053] à bord, avant que les bagages, déposés [054] à l’entrée, ne viennent [055] les rejoindre [056] dans leur cabine.

pronom personnel sujet

Le soir, le bateau resta [057] au port. Paul profita [058] donc du buffet à volonté, alors que Ghislaine, qui surveillait [059] son poids, grignota [060] un peu de tout. Après s’être gavé [061] comme un canard du Gers, il se traîna [062] jusqu’à sa couchette.

Le deuxième jour, le bateau partit [063] assez tôt pour la Norvège. Ghislaine, qui était [064] en pleine forme, se rendit [065] à la piscine. Paul, lui, avait tellement mangé [066] la veille qu’il était [067], maintenant, malade comme un chien. Il faut [068] dire [069] que le tangage et le roulis du navire, qui suivait [070] avec discrétion et souplesse le mouvement des vagues, donnaient [071] le mal de mer à Paul. Quelqu’un a dit [072] que lorsqu’on avait [073] le mal de mer, on avait [074] d’abord peur de mourir [075], puis, on avait [076] peur de ne pas mourir. Paul en était [077] à la deuxième phase. Son estomac se tordait [078], et le repas de la veille remontait [079] plat par plat. Le diaphragme de Paul se démenait [080] pour expulser [081] la nourriture en surplus, et à force de se contracter[082] , il avait fini [083] par avoir des crampes.

Heureusement, le lendemain, troisième jour de la croisière, le bateau arriva [084] à Stavanger. Paul, qui avait gémi [085] toute la nuit, souhaitant [086] de mourir pour mettre [087] fin à ses douleurs, tint [088] absolument à descendre [089] sur la terre ferme, pour échapper [090] enfin aux mouvements du navire.

Il se fichait [091] bien de la cathédrale médiévale, des maisons en rondins de bois blancs. Il évita [092] les cafés et les restaurants, pour bien reposer [093] son estomac, accroché [094] au bras de Ghislaine qui, elle, profita [095] de la sortie pour admirer [096] les bâtiments.

Le soir, revenu[097] à bord, il réussit[098] à manger[099] un yaourt à zéro pour cent, après que son estomac eut accepté[100] avec quelques protestations une biscotte supportant [101] une tranche de jambon. Ghislaine continua [102] à grignoter[103] , mais elle reprit [104] plusieurs fois de la salade de fruits, qu’elle arrosa [105] d’une petite bouteille de champagne.

Le quatrième jour, ils arrivèrent[106] à Hellesylt. La beauté des paysages impressionna [107] Ghislaine, qui attendait [108] encore de voir le soleil de minuit. Quant à Paul, qui avait fait [109] la paix avec son estomac, il réussit [110] à absorber assez de calories pour avoir l’énergie d’admirer la côte. Il eut [111] même la force de sortir [112] à minuit et de prendre [113] en photo le ciel éclairé [114] par le soleil qui avait presque disparu [115] derrière l’horizon. Ghislaine n’était pas du tout impressionnée [116] par le spectacle. Il faisait [117] encore un peu jour, mais c’était [118] tout. Elle espérait [119] que l’étape de Geiranger lui permettrait [120] enfin de vraiment voir [121] le soleil de minuit.

Le même jour, le bateau les conduisit [122] à Geiranger, le port le plus au Nord de la croisière. Ils entrèrent [123] dans le Fjord , qui avait été [124] inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO. Ses parois à pic abritaient [125] de nombreuses cascades et le paysage contenait [126] une grande variété de phénomènes naturels terrestres et marins impressionnante. Vraiment, ce fjord méritait [127] le voyage, même si Paul, de plus en plus entreprenant, aurait bien aimé[128] y nager [129] un peu. Mais il en fut dissuadé [130] par un homme d’équipage qui lui annonça [131] que l’eau était [132] à dix degrés.

Il ne fut [133] malheureusement pas possible de photographier l’horizon. Comme le bateau avait jeté[134] l’ancre au fond du fjord, celui-ci resta [135] invisible.

Le cinquième jour, ils reprirent [136] la direction du Sud pour aller [137] à Flåm. Ce petit village était situé [138] au bord d’un fjord. Ils eurent [139] l’occasion d'en admirer les falaises vertigineuses sculptées [140] par d'innombrables cascades et les vieilles fermes datant [141] de plusieurs centaines d'années. De plus, ils visitèrent [142] l'église de bois qui datait [143] de 1660.

Cependant, ils renoncèrent [144] à faire l’excursion proposée dans les montagnes, car le prix était [145] prohibitif .

Le sixième jour, ils se retrouvèrent [146] à Bergen. Ils descendirent [147] la passerelle. En attendant que le bateau ne reparte[148] , ils eurent [149] le temps de visiter [150] le marché aux poissons tout proche. Ils auraient bien voulu [151] prendre le funiculaire, mais ils préfèrent [152] rentrer. A mesure que la fin de la croisière approchait [153] , la fatigue les gagnait [154] un peu plus. Après tout, les vacances sont faites [155] pour qu’on se repose [156] .

Le septième jour, le navire les ramena [157] vers le Sud et le lendemain, le huitième jour, ils retrouvèrent [158] Calais.

pronom personnel sujetDeux jours plus tard, ils regardèrent [159] les photos qu’ils avaient prises [160] . Après que Ghislaine eut regretté [161] de ne pas avoir vu [162] le soleil de minuit, elle expliqua [163] que ce phénomène n’était [164] visible que si l’on se trouvait [165] à une latitude de 66° Nord. Or, la ville la plus au Nord, Geiranger, se trouvait [166] seulement à 62°. Quelle ne fut [167] pas sa surprise lorsque Paul lui montra [168] la photo du soleil qu’il avait prise [169] du bateau à minuit. On ne voyait [170] pas vraiment le soleil, sans doute disparu [171] de peu derrière l’horizon, mais on voyait [172] distinctement une ligne verte, qui laissait [173] un reflet de la même couleur dans l'eau : le rayon vert de Jules Verne. Son cœur s’emplit [174] d’allégresse, car le rayon vert, c’était bien mieux que le soleil de minuit. Elle insista [175] pour ouvrir une bouteille de champagne. Paul ne lui avoua [176] jamais qu’il avait rajouté [177] le rayon lui-même avec un logiciel de traitement de photos numériques. En quelques secondes, et sans savoir [178] à quoi ressemblait [179] vraiment ce rayon, il avait fourni [180] à sa femme une raison de se réjouir.