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Texte à étudier

1. Comment avouer son amour quand on est timide?

Jules est amoureux fou de Clara. Il aimerait [01] bien l'épouser. Hier, il en a parlé à son meilleur ami, Gaston.

«Tu vois, Gaston, il se pourrait [02] qu'elle m'aime, mais je n'ose pas lui avouer mon amour.

— Pour le savoir, il faudrait [03] que tu le lui dises. Alors, elle pourrait [04] réagir à ta proposition.

— Oui, on dirait [05] qu'elle m'aime, parce qu'elle est toujours contente de me voir. Sinon, elle m'enverrait [06] promener.

— C'est sûr, tu risquerais [07] de te prendre un râteau, mais au moins, elle te dirait [08] ce qu'elle ressent. Il faudrait [09] que tu acceptes de courir le risque pour savoir. Il semblerait [10] que tu souffres de cette situation.

— Je sais, il suffirait [11] que je le lui demande pour être au courant. Mais elle pourrait [12] rompre, et cela, je ne le supporterais [13] pas.

— Et pourtant,comme le dit un proverbe allemand, il vaudrait [14] mieux une fin dans la douleur qu'une douleur sans fin.

—Ah non, alors, sans elle, je ne serais [15] jamais heureux.

— Elle peut aussi te quitter parce que tu ne lui dis rien. Alors, avoue-lui ton amour. Qu'est-ce que tu risques ?»


2. Clara, je t'aime !

Le lendemain, Jules vient d'avouer son amour :

«Clara, nous vivrions [16] ensemble, et nous serions [17] heureux. Nous ferions [18] construire une maison, nous aurions [19] deux enfants, et, si tu veux, nous achèterions [20] un chat, ou un chien. On vivrait [21] comme des rois.

J'ai lu quelque part qu'une saine vie de famille permettrait [22] de vivre vieux, et en bonne santé.

— Je vois. Tu viens de me dire que c'est dans une vie bourgeoise et ennuyeuse que vous serions [23] heureux. Mais moi, je voudrais [24] que tu m'offres une vie trépidante, pleine de surprises. Pour m'épouser, il faudrait [25] que tu te montres vaillant, courageux. Il suffirait [26] que tu me prouves que tu es un homme, un vrai. J'ai entendu dire qu'une vie aventurese, où l'on frôlerait [27] souvent le risque, rendrait [28] plus heureux que'une vie de fonctionnaire. Alors, je souhaiterais [29]que tu me surprennes. »


3. Le saut dans le vide.

Et aujourd'hui, une semaine plus tard, nous retrouvons Jules dans un avion de petite taille. Il est assis sur un strapontin, en combinaison de parachutiste.

« Si je sautais sans réfléchir, en oubliant tout, le saut se passerait [30] sûrement bien et je n'aurais [31] pas peur. Mais je n'arrive pas à faire le vide dans ma tête. Si je saute, Clara m'admirera, mais si je ne sautais pas, alors, elle me mépriserait [32] et me quitterait [33] .

Et s'il se mettait à pleuvoir, ou à tomber de la grêle? Je n'aurais [34] pas besoin de sauter, alors.

Malheureusement, la météo est excellente, et comme il fait beau, le saut aura lieu. Sauf dans le cas où j'y renoncerais [35] .

Si j'avais su que cela fasse si peur, j'aurais proposé [36] une autre activité courageuse. Mais si je lui avais proposé l'alpinisme, alors, j'aurais dû [37] grimper sur le Mont-Blanc. Cela aurait sans doute été [38] plus dangereux. En tout cas, cela aurait duré [39] plus longtemps, tout en étant très dangereux, peut-être plus que le parachute .»

Déjà, le moniteur lui fait signe. Il avait dit qu'il le ferait [40] cinq minutes avant le saut. La porte vers le vide est déjà ouverte. Ses genoux tremblent. Ah, s'il avait su, il n'aurait jamais proposé [41] le saut en parachute. Peut-être même qu'il aurait renoncé[ 42] à épouser Clara. Et ce ciel si bleu, ce soleil si chaud : s'il faisait au moins mauvais temps, on remettrait [43] le saut à plus tard.

Le moniteur lui avait expliqué avant de monter dans l'avion, qu'il n'aurait [44] rien à faire. Le parachute s'ouvrirait [45] tout seul.

Mais Jules préfère redemander, pour être sûr :« S'il ne s'ouvrait pas, que devrais-je [46] faire ?

— Vous auriez [47] à ouvrir le parachute ventral en tirant sur la poignée. Vous êtes prêt? Allez, go !»

Une grande tape dans le dos le pousse vers l'extérieur.»

Jules, qui tombe dans le vide, crierait [48] bien «Maman», mais sa gorge ne le lui permet pas. Le sol se rapproche dangereusement, et tout à coup, son parachute s'ouvre avec une importante secousse. Si les sangles de son harnais avaient été moins solides, il aurait été séparé [49] de son parachute. Après un premier sentiment de soulagement, il s'aperçoit que le sol se rapproche et qu'il faudra donc faire un roulé-boulé pour amortir le choc.

Tout va très vite: la terre arrive, il fait un roulé-boulé qui ressemble plutôt à une vulgaire cabriole d'enfant.

Déjà, Carla est là et le serre dans ses bras.

«Ah, Jules, mon chéri, si je ne t'avais pas vu sauter de l'avion, je n'aurais jamais pu [50] croire que tu oserais [51] le faire. »

L'homme courageux sent que son pantalon est mouillé : il s'était fait pipi dans la culotte. Et il s'évanouit quand Clara ajoute :

«Nous allons nous marier, et pour te montrer que, moi aussi, j'ai du courage, je suis prête à faire du sport régulièrement avec toi. Il paraitrait [52] qu'il y a dans notre ville un club qui organiserait [53] des sauts à l'élastique tous les week-ends.»