Elles sont introduites par les conjonctions ou locutions conjonctives suivantes:
Voyons ces conjonctions dans le détail.
- Ces conjonctions ou locutions conjonctives expriment le fait que l'action principale a lieu malgré un obstacle exprimé par la subordonnée, qui devrait empêcher la réalisation de l'action principale, dans toutefois y parvenir.
On veut dire par là qu'il ne veut pas l'épouser, alors que l'action subordonnée il dit qu'il l'aime devrait l'inciter à l'épouser. Cependant, ce fait ne suffit pas à lui faire changer d'avis sur le mariage.
Allez, ne pleurez pas! Passons à la suite!
❏ bien que / quoique
- Il n'y a pas de différence de sens entre et quoique, la seule différence étant dans l'orthographe: bien que s'écrit en deux mots, quoique en un seul: Nous le reprécisons pour la lectrice qui ne l'aurait pas encore remarqué. On peut donc indifféremment employer l'un ou l'autre: c'est affaire de goût. On dira donc indifféremment:Notons que :
(3 conditions à remplir, donc) on peut faire l'économie du sujet et du verbe être.
Ici,
que lorsque le sujet de la concessive est le même que celui de la principale, on peut supprimer le sujet de la subordonnée et mettre son verbe au participe présent (forme simple si le verbe est à un temps simple, et composé s'il est à une forme composée).
Attention au mode: Les deux conjonctions sont suivies, lorsque le verbe est conjugué, du subjonctif (même si l'on entend souvent des Français qui emploient l'indicatif!)
❏ malgré que
La conjonction malgré que pose un problème, car elle n'existe officiellement que dans les expressions dérivées de: malgré qu'il en ait (=même si cela ne lui plaît pas), dans lesquelles on peut faire varier la personne (je, tu, il, elle,...) et le temps (ait, eût). Cependant, ce n'est pas dans cet emploi qu'on la rencontre le plus souvent. En effet, cette expression est très littéraire. Le Français moyen dira ou écrira plutôt:
En revanche, on entend et on lit de plus en plus souvent malgré que comme synonyme de bien que.
❏ encore que
La locution encore que est d'une autre sorte. Malgré ce que pensent beaucoup de gens, elle n'est pas réservée à un style littéraire. En effet, il suffit d'écouter la radio pour entendre cette locution. Voici un exemple.
Je donne ici mon avis sur un film: «Il m'a plu.» Mais à peine ai-je dit cela que je regrette d'avoir été si catégorique. J'ajoute alors une restriction: les acteurs principaux ne sont pas très bons. Mais cela ne suffit pas à me faire trouver le film mauvais. Si j'avais employé bien que, la restriction ne me serait pas venue à l'esprit pendant le discours mais avant: mon intention aurait alors été d'exprimer cette concession.
La locution encore que exprime donc une concession qui arrive à l'esprit alors que l'action principale a déjà été énoncée, et permet de nuancer une pensée que l'on trouve, après coup, un peu trop catégorique. Il serait donc bien difficile de s'en passer, surtout à l'oral.
Comme vous êtes perspicace, vous aurez sûrement compris que encore que ne peut introduire qu'une subordonnée placée après la principale. On trouvera quelquefois, par écrit, des encore que introduisant des subordonnées placées avant la principale: il s'agit là d'un emploi littéraire, dont la lectrice moyenne, qui ne se prend pas pour Mme de Sévigné, pourra facilement se passer.
Encore que est suivi du subjonctif.
❏ Ces deux locutions expriment une concession hypothétique, c'est à dire une action qui peut avoir lieu (mais il n'est pas sûr qu'elle ait lieu), et qui, si elle a lieu, sera un obstacle pour la réalisation de l'action principale, mais sans toutefois pouvoir l'empêcher.
Il y a ici une hypothèse: même si tu ne veux pas. On n'est pas sûr qu'il ne veuille pas. Mais on ira au cinéma, qu'il le veuille ou non. S'il ne le veut pas, ce sera un obstacle, mais on ira quand-même.
❏ La locution même si s'emploie de la même façon que si : elle est suivie de l'indicatif, mais jamais du futur simple ou antérieur.
❏ La locution quand (bien) même est synonyme de même si. Cependant, elle est suivie du conditionnel.
Pourtant, il y a une différence fondamentale entre ces deux locutions: avec quitte à ce que, on indique un danger qui pourrait survenir, mais que l'on accepte consciemment.
La concession est donc reconnue comme un danger que l'on accepte de courir. Cette locution s'emploie, comme la lectrice a dû s'en rendre compte, avec le subjonctif: ce n'est pas une condition que l'on exprime, mais une éventualité, un éventuel danger qui ne parviendra pas à nous empêcher de faire ce que nous avions intention de faire. On veillera à n'employer cette locution conjonctive qu'avec une notion de danger.
Un exemple comme celui-ci:
n'aura de sens que si cette dame a des moustaches, et que le fait de l'embrasser présente un inconvénient important (ça chatouille ou ça pique)...
Ces locutions sont suivies d'un adjectif ou d'un substantif marquant une qualité (profession, nationalité, lien de famille, religion, opinion politique...). Cette qualité est en contradiction avec l'action principale, mais ne peut pas empêcher sa réalisation.
- Cette locution a la même signification que les précédentes. Cependant, elle peut être suivie d'un substantif.
Toutes les locutions des paragraphes 2.4. et 2.5. sont d'un emploi littéraire. A vous, chère amie, de savoir, si vous pouvez vous permettre de les employer, en fonction de votre style personnel.
Si vous me permettez un conseil, je vous proposerai de les utiliser aussi rarement que possible, aussi longtemps que votre français sera hésitant... si, bien sûr, c'est bien le cas.
- Cette locution rarement employée exprime plutôt un contraste très fort. Une action devrait avoir lieu, mais c'est le contraire qui se passe.
Cette locution est donc, elle aussi, suivie du subjonctif.
Le module eGrammaire / Grammaire participative est en pleine révision.
++ © Christian Meunier ++