Le verbe peut, entre autre, exprimer une action (Mon voisin tond le gazon.), une opinion (Qui ment, vole)., un état (Mon grand père était timide.)
Nous nous contenterons d'appeler cela un fait.
Nous allons passer en revue les éléments qui permettent de replacer un fait dans le temps et dont nous aurons besoin pour comprendre l'utilisation des temps en français.
Paris est la capitale de la France
Ce fait a commencé il y a longtemps, est encore vrai maintenant, et sera vrai dans le futur. Le verbe est au présent parce que ce fait est vrai au moment où la locutrice parle.
Paris est la capitale de la France depuis 508 (Clovis) et elle l'est encore de nos jours.
F = TV signifie que l'événement est toujours vrai.
Hier, Paul a passé son examen.
Aujourd'hui, Pierre passe son examen.
Demain, Pauline passera son examen.
Chacun de ces trois faits énoncés par la locutrice a eu lieu à un moment précisé:
F1=hier. C'est donc un fait passé pour la locutrice.
F2= aujourd'hui. C'est donc un fait présent pour la locutrice.
F3= demain. C'est donc un fait futur pour la locutrice.
F = Réf signifie que l'événement se place par rapport à un moment de référence.
En été, il fait chaud et beau.
Chaque année, un grand nombre de Français passent leurs vacances au bord de la mer.
Le fait se produit périodiquement. Comme il est vrai au moment où la locutrice parle, on le met ici au présent.
Quand il mange des fraises, il a des boutons.
Quand les hirondelles volent bas, il va pleuvoir.
L'action A (celle qui commence la première) entraîne avec elle l'action B.
Il y a de nombreux cas où ce n'est pas un moment qui sert de référence, mais un autre fait. Par exemple:
Une fois qu'elle aura réussi à son examen, elle partira faire un voyage.
Ici, l'action A aura lieu avant l'accent B. Cela se voit au temps composé, qui montre l'antériorité de A par rapport à B. Le futur simple montre que B se situe dans le futur.
On a donc une double analyse à faire: B se situe dans le futur, mais A doit avoir eu lieu avant.. Ceci se traduit par l'usage d'un temps composé, le futur antérieur.
Il y a quatre cas différents liant un fait X un fait Y :
Un fait A est défini par la caractéristique: a lieu avant un autre fait, B.
Dès que le loup eut avalé la Grand-mère, il se coucha à sa place.
Le temps composé eut avalé, ici un passé antérieur, nous montre que le fait est antérieur (qu'il a eu lieu avant) à un fait au passé simple. (le passé antérieur contient un auxiliaire au passé simple). ce fait est donc se coucha.
L'analyse est donc:
Donc: F1 pointe sur F2. F2 pointe sur l'axe des temps
Un fait A est défini par la caractéristique: a lieu avant un autre fait, B.
Le loup se coucha vite avant que le petit Chaperon rouge ne vienne sonner à la porte.
F1 = le loup se coucha. Le passé simple est, comme son nom l'indique, un temps simple. Il pointe sur l'axe des temps, et donc, montre qu'il a eu lieu avant le moment où la locutrice parle.
F2 = avant que le petit Chaperon rouge ne vienne sonner pointe sur F1. Il est au subjonctif parce que, au moment où le loup se couche, personne ne peut jurer que le petit Chaperon rouge viendra. Ce qui est sûr, c'est que F2 pointe sur F1, et qu'il est postérieur à lui.
Un fait A est défini par la caractéristique: a lieu en même temps qu' un autre fait, B.
Quand il pleut, on se mouille.
On se mouille est l'action principale. Elle est ici couplée au fait qu'il pleut. Les deux vont ensemble, ont lieu en même temps, et sont donc simultanées.
En fait, pour que deux actions soient vraiment simultanées, il faudrait qu'elles commencent et se terminent au même moment. Mais il est difficile de trouver deux actions strictement simultanées. ici, le fait qu'il pleuve doit démarrer un tout petit peu avant le fait que l'on se mouille, mais en gros, les deux faits ont lieu en même temps.
Une action A commence et n’est pas finie au moment où une action B commence. Les deux actions ont lieu ensemble, au minimum quelques instants :
Elle était dans la baignoire quand la sonnette de la porte sonna. (Elle peut rester dans sa baignoire ou en sortir pour aller ouvrir)
Il sortait de chez lui lorsqu’il reçut un pot de fleurs sur la tête.
(Après, il ne sort plus, mais le pot de fleurs le touche alors qu’il n’a pas fini de sortir.)
La voiture dérapa sur le verglas. Le conducteur en perdit le contrôle et elle tomba dans le fossé.
Les trois actions sont réunies ici de façon fortuite. C’est un cas individuel.
soit parce qu’elles constituent une règle, soit parce que l’une des actions déclenche régulièrement les autres :
un train à l'imparfait:
Elle mangeait des fraises est l'action qui déclenche le train. C'est, pour garder la même image, la locomotive.
Toutes les actions qui suivent sont les wagons.
Bien sûr, les actions se suivent, mais pour bien montrer qu'elles forment un bloc solidaire, nous les dessinerons les unes au-dessus des autres. L'ordre est présenté verticalement.
On notera que le train est à l'imparfait parce que, le jour où elle va chez le médecin,le train existe encore. D'ailleurs, si le médecin ne peut rien pour elle, dès qu'elle mangera des fraises, elle se grattera, etc.
un train au passé simple:
Dans ce deuxième exemple, l'action déclenchante est: elle mangea des fraises.
On retrouve la même unité entre les actions du train, que l'on a présentées également dans un ordre vertical.
Mais cette fois, tout le train est au passé simple, simplement parce qu'il se termine de lui-même, sans qu'une nouvelle action ne vienne le déranger.
La dernière action arrive alors que le train s'est arrêté avant. c'est ce qui explique l'utilisation du passé simple.
Il faudra donc reconnaître si l'on a affaire à un train ou à des actions individuelles.
Demain, il pleuvra sur la moitié nord du pays.
Je n’ai pas gagné au loto mardi. Je gagnerai vendredi.
L’action n’est pas sûre. C’est une pure spéculation, mais tournée vers le futur.Il n’est pas venu. Il sera malade.
Quand sera-t-il malade? Maintenant, et c’est pour cela qu’il n’est pas venu. C’est une pure spéculation, cette fois tournée vers le présent.
Alors que l’on devrait employer un temps précis, une règle de grammaire nous oblige à en employer un autre.
Si Paul était là, il te le confirmerait. Mais il n’est pas là. Certains voudraient employer le conditionnel présent dans la subordonnée, mais une règle nous l’interdit : il faut employer l’imparfait de l’indicatif.
© Jean Piètre-Cambacédès & Christian Meunier