L'impératif est avant tout le mode de l’ordre, de la menace, de l’interdiction et même de l’insulte.
➔ Quand on donne des ordres, il est tout indiqué d’employer l’impératif.
➔ On peut menacer quelqu’un de diverses manières.
Dans l’Opéra Carmen, de Georges BIZET, il y a des menaces bien connues à l’impératif :
Mais il y a aussi, dans certaines écoles :
Ou, moins poli:
➔ L’interdiction se trouve souvent à l’impératif, en général accompagné d’une négation.
Les interdictions les plus connues, attribuées à Dieu le Père, sont formulées au futur:
Dans les autobus, on a préféré l’infinitif avec une négation :
L’infinitif est plus impersonnel, et ne s’adresse à personne en particulier, mais à tout les individus, quels qu’ils soient.
➔ Qui dit « ordre » et « menace » pense immédiatement à l’éducation des parents autoritaires, comme dans la chanson de Jacques Dutronc : « Fais pas ci ! Fais pas ça ! ».
Voici quelques morceaux choisis, que tous les enfants de ma génération ont entendus des milliers de fois :
Levez-vous quand j'entre dans la salle. Asseyez-vous. Prenez une feuille. Ecrivez votre nom et la date du jour. Traitez le sujet suivant: "L'homme est-il sur terre pour souffrir?" Allez-y !.
➔ On utilise la menace en promettant une punition pour dissuader notre adversaire de faire quelque chose.
Méfiez-vous, élève Dubol. Faites très attention. Taisez-vous ou vous serez puni.
➔ Enfin, l'interdiction doit empêcher notre interlocuteur, ou notre lecteur, de faire certaines choses. On y ajoute souvent la négation.
Ne parlez pas. N'ouvrez pas cette porte. Ne touchez pas la marchandise.
On pourrait utiliser l'infinitif:
Il est interdit de parler, d'ouvrir cette porte, de toucher la marchandise.
On peut se servir de l’impératif de façon positive, même si l’on montre une certaine fermeté. En particulier, on peut :
Quelquefois, lorsque certaines personnes ont des difficultés à prendre des décisions, on arrête de les conseiller au conditionnel (tu devrais…, tu pourrais …) et on les secoue un peu par l’emploi d’un bon impératif :
Ce ne sont pas des ordres ou des menaces, mais des conseils bien décidés.
Quand on a vu jouer l’équipe de France de football en Afrique du Sud en 2010, et qu’on l’a revue en Pologne / Ukraine en 2012, on sent bien qu’il faut l’encourager fermement par des impératifs :
La Marseillaise, l’hymne national des Français, commence par un encouragement à l’impératif :
et se termine par
Le fait que l’on ait une 1e personne du pluriel permet de s’inclure soi-même, comme un officier qui mène ses troupes.
Si l’on ne fait pas partie du groupe, on se contentera d’un :
Quant à nous, nous resterons bien à l’abri.
On peut se servir de l’impératif dans des formules de politesses bien codifiées, à employer avec le moins de variations possible.
⇒ Si vous bousculez quelqu’un, vous pouvez exprimer vos regrets de diverses façons.
⇒ Cette dernière formule peut servir à introduire une de ces fameuses formules de politesse que l’on écrit au bas d’une lettre :
Voici un petit exercice sur l'emploi stylistique de l'impératif :
Lorsque la personne à qui l’on voudrait donner un ordre, un conseil, ou transmettre une interdiction n’est pas joignable, on a recours à une messagère, ou à un messager.
Dans ce cas, on emploiera le subjonctif présent ou passé, selon que l’action résultante doit être terminée avant l’action principale ou non.
Pour plus de détails, allez voir l’unité sur « le subjonctif».
Voici un petit exercice sur l'emploi des pronoms personnels à l'impératif :
Règle 1 :
Du fait de l’absence de sujet à l’impératif, tous les pronoms personnels qui dépendent de la valence du verbe se retrouvent placés derrière lui, et montrent leur appartenance à ce verbe par la présence d’un trait d’union.
L’ordre est alors toujours le même :
CV(-) / CV+(à) / y /enou
CV(x) / y / enExemples :
© Jean Piètre-Cambacédès & Christian Meunier