Le pronom personnel est bien sûr très utilisé, et il est impossible de s’en passer. Pourtant, il y a des cas où il ne suffit pas, parce que son emploi amène une ambiguïté.
C’est le cas lorsque l’on n’est pas sûr de pouvoir identifier le signifié auquel il se réfère.
Quelquefois, la pragmatique peut nous aider, c’est-à-dire notre expérience.
Mais il arrive aussi que cela ne soit pas aussi évident :
Par un emploi judicieux des démonstratifs ou des relatif, on arrivera a clarifier la plupart des textes :
Ici, le démonstratif met l’accent sur l’autre personne.
Le non animé représentant une idée exprimée par un groupe de mots peut poser des problèmes lorsque l’on veut le remplacer par un pronom personnel.
Exemple :
Peut-être ne connaissiez-vous pas cette information ? Je vous la livre, et comme nous commençons à nous connaître un peu, je vais vous poser quelques questions.
Employer le pour un non animé COD correspond tout à fait à la règle.
Là aussi, employer en pour un non animé introduit par la préposition de est logique.
Là encore, il n’y a pas de surprise. Un non animé introduit par la préposition à est également logique.
Alors, où est le problème ? Eh bien, dans les autres cas :
Lorsque un tel non animé est sujet, ou complément introduit par une autre préposition, on aura intérêt à employer un démonstratif,
⇒ soit en pronom :
⇒ soit en adjectif accompagnant un substantif :
Nous avons vu pour les verbes à complément d’objet indirect (COInd) que l’on faisait une différence entre les animés et les non animés. .
Ainsi, on dira :
Tous ces exemples sont explicables. Pourtant, bon nombre de gens emploient systématiquement en au lieu de lui/ elle/ eux/ elles, sans doute parce que c’est beaucoup plus simple que de choisir parmi 4 pronoms.
Ainsi, il n’est pas rare d’entendre :
Le tout est de savoir si le pronom « en » désigne le fils, auquel cas ce n’est pas le bon pronom (il aurait fallu dire « Je vais m’occuper de lui. »), ou s’il se réfère à l’action que l’on veut faire sur ce garçon, par exemple :.
Dans ce cas, l’action étant non animée, le pronom en est le bon..
Attention donc de bien faire la différence entre les animés et les non animés.
Vous savez sûrement qu’en français, le genre et le sexe ne coïncident pas toujours.
Ce n’est pas étonnant, puisque le genre est un trait pertinent linguistique, alors que le sexe est un trait biologique.
Linguistiquement parlant, le sexe est un trait qui définit le signifié, la personne elle-même, donc, alors que le genre définit le signifiant, le mot qui désigne la personne.
Cette différence peut poser des problèmes lorsque l’on a affaire à des humains, pour lesquels le genre ne coïncide pas avec le sexe.
Par exemple, chacun de nous est une personne. Si l’on parle d’un homme en le traitant de personne, le moment difficile est celui où l’on passe au pronom personnel.
Eh oui. Ces personnes (féminin) étaient des hommes (masculin). On pourrait donc le suggérer avec :
Ainsi, le texte sera plus cohérent, et n’entraînera aucune surprise.
Autre exemple :
Voilà une personne qui est au masculin (mort), avant de devenir féminine (la victime), car toutes les victimes sont au féminin, même si ce sont des hommes. Là aussi, nous pourrons assainir la situation en disant :
C’est la même chose dans l’armée, où un homme est une recrue quand il s’engage, et une sentinelle quand il monte la garde.
Cela peut paraître bizarre qu’une personne de sexe féminin ait une barbe. Cela n’est plus aussi surprenant si l’on pense qu’une sentinelle, c’est le plus souvent un homme. Il ne s’agit donc pas ici d’un être de sexe féminin, mais d’un signifiant de genre féminin. Mais si l’on emploie : « Il se caressait la barbe. » personne ne ferait le lien avec la sentinelle.
Tentons une explication :
Ou encore :
Tant pis pour le signifiant sentinelle, que nous avons explicité par : monter la garde.
Il y a en français toutes sortes de signifiants masculins ou féminins, qui désignent des personnes des deux sexes.
C’est en particulier le cas pour les métiers, qui ont souvent un genre masculin, alors qu’ils peuvent être exercés par des femmes.
Le passage du substantif masculin au pronom personnel au féminin peut surprendre, mais tant que l’Académie française n’aura pas fait son devoir en prévoyant un féminin pour tous les métiers, il faudra jongler avec les pronoms.
Le module eGrammaire / Grammaire participative est en pleine révision.
++ © Christian Meunier ++