L’infinitif peut être nominalisé, c’est-à-dire être employé comme nom. Il est alors précédé d’un article.
Attention, l’infinitif doit déjà être officiellement nominalisé et figurer comme nom dans le dictionnaire. L’article est alors toujours au masculin (le genre sans terminaison) :
Après le déjeuner = après avoir déjeuné.
On peut se faire du souci sur le devenir de ce garçon = sur ce que ce garçon deviendra.
Mais on peut aussi employer un infinitif avec une fonction réservée au nom :
Si l’on veut préciser un infinitif nominalisé, on emploiera un adjectif :
Si l’on veut préciser un infinitif, qui est un verbe, il faudra employer un adverbe.
Exercice
Nous allons réfléchir au problème de la subordonnée infinitive, qui suppose que l’on identifie le sujet de l’infinitif, et celui du verbe conjugué.
➔ Si les deux verbes ont chacun un sujet différent, nous aurons affaire à une subordonnée infinitive.
J’entends passer le train.
Je est sujet du verbe conjugué entends, train est sujet propre de l’infinitif passer .
➔ Dans le cas contraire, nous n’aurons pas de subordonnée, et l’infinitif aura une simple fonction, souvent CV(—).
L’infinitif est CV(—) du verbe « veut ».
Réfléchissons
Récapitulons
On aura intérêt à mettre l’accent sur le sens des verbes conjugués.
Il est important que vous sachiez retrouver le vrai sujet d’un infinitif tant à la compréhension qu’à la production. Ce problème se reposera avec le participe. En effet, les formes non conjuguées sont problématiques. Les journalistes de la radio en sont souvent les victimes :
Les policiers sont intervenus très vite contre les braqueurs. Arrêtés, les policiers les ont amenés devant le juge.
Qui a été arrêté ? Les policiers ! Comme arrêtés n’a pas de sujet propre, il partage son sujet avec le verbe amener.
Le journaliste aurait pu employer le passif :
Arrêtés, ils ont été amenés par les policiers devant le juge.
Dans ce cas, le sujet de arrêté est vraiment le même que celui d' amener.
© Jean Piètre-Cambacédès & Christian Meunier