Admettons que vous traversiez, en voiture, le Sahara. Vous êtes au volant, et votre copain est assis à la place du mort . Vous arrivez à un croisement: faut-il aller à droite, ou à gauche? Pas de problème: Vous allez consulter la carte. Voici le dialogue:
Dans la phrase 1, la carte veut dire que pour vous, il n'y en a qu'une: celle du Sahara. Dans la phrase 3, la carte du Sahara veut dire qu'il s'agit d'une carte bien précise. Dans la phrase 4, une carte veut dire qu'il s'agit certes d'une carte, et non d'une chaussette, mais d'une parmi d'autres, donc d'une carte quelconque,
Il s'emploie dans trois cas:
Là encore, on ne peut pas se tromper.
Il s'intéresse plutôt de la catégorie à laquelle le signifié (la chose ou la personne dont on parle) appartient.
Quand on parle d'article, outre les termes de défini / indéfini, il faut introduire les concepts de dénombrable / non-dénombrable, et de qualité / quantité.
Selon la bible, les humains ont eu pour mission de nommer les animaux et les objets qui les entouraient. On ne sait pas pourquoi, mais les humains de langue française ont divisé le monde en deux grands domaines, celui des dénombrables et celui des non-dénombrables.
Par dénombrable, on entend : qui peut être compté.
Par exemple, on peut compter des personnes, des objets. Pourtant, lorsqu'il s'agit d'eau, il sera beaucoup plus difficile de compter.
Prenons l'exemple du lapin. Il y a deux façons de comprendre. Il suffit de regarder sur le graphique ci-contre. Un lapin, c'est d'abord un animal. En tant qu'animal, on peut le compter. Ici, il y en a un. Si j'avais été plus travailleur, j'aurais pu en dessiner quatre, cinq, ou plus encore. A côté, dans l'assiette, se trouve du lapin. Il s'agit de viande, représentée par quelques morceaux de lapin dans de la sauce (un civet de lapin, sans doute). Vous voyez bien qu'il n'est plus question de compter des lapins. Ces morceaux de viande proviennent d'un lapin, ou même de plusieurs lapins...
Le terme lapin peut donc être employé pour un signifié dénombrable (un lapin), ou non-dénombrable (du lapin).
Et pour marquer la différence entre les deux, le français emploie deux formes différentes d'articles: un / du.
Regardez l'image ci-contre:
Le numéro 1 représente une bouteille.
Qu'y a-t-il à l'intérieur?
Si l'on en croit l'étiquette, il s'agit de vin. Si nous parlons de la qualité du contenu de la bouteille, nous dirons:
Bon! Puisqu'il y a du vin, autant que nous en profitions! Je vais vous en verser un peu... Mais sur l'image n°2, nous voyons bien que rien ne sort de la bouteille. La quantité de vin est donc nulle:
La négation porte ici sur la quantité, car je vous offre du vin (la qualité est donc claire: il s'agit de vin), mais la quantité est nulle. Que boirons-nous? Rien!
Regardez maintenant cette autre image.
Nous y retrouvons une autre bouteille de vin (1). Celle-ci a l'air pleine. Je vais donc vous en servir. Mais l'image n°2 vous montre que ce vin n'est pas très liquide. On dirait de la colle...
Nous dirons donc:
Ici, nous ne mettons pas en doute la quantité, car il sort bien quelque chose de la bouteille, mais la qualité: cette chose qui sort de la bouteille n'a pas la qualité du vin!
Comme vous voyez, le français fait une différence entre
Je vous vois venir, vous! Vous allez me dire: oui, c'est comme cela pour les non-dénombrables! Eh bien, non! Voyez un peu, sur l'image ci-contre, ce que j'ai à vous offrir:
Bien sûr, vous avez reconnu qu'il s'agissait d'une pomme.
Annette, qui se souvient de notre mère Eve, victime d'une pomme et d'un serpent, nous dit:
Ici, la qualité est claire: il s'agit d'une pomme. La quantité de pomme que mange Annette est nulle. La quantité zéro s'exprime donc par pas de, comme pour le vin.
Mais Annette est en train de manger le fruit n°2... Comme j'ai oublié de mettre mes lunettes, je le prends pour une pomme. Je vais donc lui dire:Et elle de me répondre:
Annette ne met pas en doute la quantité. Elle mange bien quelque chose! Mais elle met en doute la qualité: poire, pas pomme!
Le module eGrammaire / Grammaire participative est en pleine révision.
++ © Christian Meunier ++