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2.2.6.4L'occlusive palatale nasale [ɲ]


Le phonème /ɲ / n'est pas très important, puisqu'il a une fréquence d'emploi de 1/10 000 (on en prononce un tous les 10 000 phonèmes).

Pourtant, il nous intéresse car c'est un bon exemple de tricherie réussie.

/ɲ/ est une consonne occlusive médio-palatale sonore nasale. Dans la phase d'occlusion, la pointe de la langue se place contre les dents inférieures, et c'est le dos de la langue qui vient toucher le palais dur.

Les étrangers ne disposant pas de ce phonème vont le réaliser en deux étapes :

  • comme il s'agit d'une nasale, ils prononcent d'abord [n], la nasale la plus proche (pointe de la langue contre les alvéoles.
  • Et comme il s'agit d'une palatale, ils rajoutent la constrictive palatale /j/.

[n] + [j] = [ɲ]

Cette tricherie n'est pas bien méchante. Il est d'ailleurs bien difficile de distinguer, à l'oreille, la copie de l'original. Il y a d’ailleurs des Français qui trichent aussi. Comme ils ont appris « sur le tas », ils répètent ce qu’ils croient entendre, et s’ils croient entendre [nj], ils répètent [nj]. Si personne ne les corrige, ils vont persister dans leur erreur.

Il est très difficile, à l’oreille, de savoir si une personne a dit [nj] ou [ɲ].

Si l’apprenant reconnaît bien qu’il a affaire à un [ ɲ ], même s’il le répète [nj] , alors, il vaut mieux ne rien y changer.

Sinon, on peut essayer en partant du [j] (pointe de la langue derrière les dents du bas, et dos de la langue contre le milieu du palais dur), et le faire prononcer avec le nez, en occlusive, comme dans l’exercice sur les nasales.

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