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Tpt9 : Futuro-conditionnel et incertitudes



10.1.3.1 Futuro-conditionnel et incertitudes

On se pose souvent des questions sur le temps. Pendant les vacances d’été, à Nice :

✦ S’il fait beau, nous irons à la plage.

Les chances sont bonnes, même si on ne peut pas jurer que ce sera le cas. La probabilité est au moins de 50 %.

La conjonction si, comme les médailles, a deux côtés : s’il fait beau / s’il ne fait pas beau. Cet exemple contient donc aussi un non-dit :

✦ S’il ne fait pas beau, nous irons au cinéma.

Cela correspond au patron :

Si + Indicatif présent, futuro-conditionnel futur simple


10.1.3.2 Le potentiel improbable mais possible

Restons dans la météo et parlons un peu de la neige qui est tombée le 9 janvier 2018 au Sahara. C’est étonnant, mais possible. La preuve !

Admettons que j’envoie des skis à mon cousin qui habite dans le Sahara. Je joins une carte :

✦ « Si demain il neige, tu pourras faire du ski. »

Il n’est pas du tout sûr qu’il apprécie mon cadeau, car les chances qu’il puisse faire du ski sont très minces. En fait, j’aurais dû écrire.

✦ « Si demain il neigeait, tu pourrais faire du ski. »

Mais dans ce cas-là, j’aurais dû me demander si ce cadeau avait un sens, étant donné la faible probabilité qu’il serve, même si la neige tombée le 9 janvier 2018 dans le Sahara algérien montre que ce n’est pas impossible. Il se pourrait qu’il ne neige plus pendant plusieurs dizaines d’années, ce qui donnerait à ce cadeau le caractère d’une plaisanterie. Peut-être vaudrait-il mieux que je trouve autre chose.

Cela correspond au patron :

Si + Indicatif imparfait, futuro-conditionnel conditionnel présent


10.1.3.3 L’irréel du présent

Lorsque les carottes sont cuites, il est trop tard pour les râper. Nous entrons dans la zone de l’irréel et des regrets.

✦ Si j’avais des ailes, je volerais comme un petit oiseau.

Oui mais voilà. Je n’en ai pas, et il n’y a aucune chance pour qu’il m’en pousse maintenant. Il ne me reste plus que le regret bien réel, de ne pas avoir d’ailes, ce qui aurait été bien pratique . Cela correspond au patron :

Si + Indicatif imparfait, futuro-conditionnel conditionnel présent

Notons que c’est le même patron que pour le potentiel improbable. Seules les balises temporelles montrent s’il s’agit de demain (potentiel peu probable) ou d’aujourd’hui (irréel).


10.1.3.4 L’irréel du passé

Ce qui vaut pour le présent vaut d’autant plus pour le passé. On peut s’en mordre les doigts, mais on ne peut pas remonter le temps ni rien y changer.

✦ Si Napoléon avait remporté la bataille de Waterloo, tout aurait été différent.

Mais voilà : il n’a pas remporté la victoire. Alors, les admirateurs de l’empereur peuvent avoir des regrets, mais ils ne peuvent rien y changer.

Cela correspond au patron :

Si + Indicatif plus-que-parfait, futuro-conditionnel conditionnel passé 1e forme


10.1.3.5 L’information non vérifiée

Lorsque l’on détient une information dont nous ne sommes pas sûr, et que nous n’avons pas l’occasion de la vérifier, on la met au conditionnel. On utilise le présent du conditionnel si le procès a lieu dans l’époque présente ou futur. Mais s’il a lieu dans le passé, on emploiera le conditionnel passé 1ère forme.

✦ Le professeur de ma fille est absent depuis quinze jours. Il serait en formation.

C’est ce que j’ai entendu dire par un parent d’élève, mais je ne sais pas si c’est vrai. En tout cas, si c’est vrai, il est encore en formation (temps simple)

✦ Le professeur de ma fille était absent la semaine dernière. Il aurait été en formation.

Cette fois-ci, mon information s’applique au passé. A condition qu’il ait vraiment suivi une formation celle-ci doit devrait être terminée (temps composé).

On retrouvera ce conditionnel dans la presse écrite ou à la radio, chaque fois que l’auteur veut montrer qu’il n’a pas pu vérifier ses sources. L’imparfait, lui, s’explique par l’idée « autrefois / aujourd’hui », autrefois correspondant à son absence la semaine dernière, et aujourd’hui, à sa présence en cours.

✦ Un ministre anglais se serait réfugié dans l’Ambassade de France à Londres, la semaine dernière pour demander l’asile politique.

Et même, certaines fois, le journaliste ajoute : « Il faut mettre cette information au conditionnel. », pour bien préciser qu’elle est probable, mais non vérifiée.

On pourrait bien sûr discuter de l’utilité d’une telle nouvelle pour l’auditeur. Le locuteur aurait aussi bien pu attendre la vérification de l’information avant de la proclamer. Mais on connaît bien les journalistes et leur tendance à donner des scoops, de préférence avant tous les autres. Tant pis si l’on se disqualifie en donnant des bobards comme véridiques, pourvu qu’on soit le premier à le faire.

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