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Simplifier la subordonnée temporelle de simultanéité


3. Simplifier la subordonnée simultanée


Rappelons que deux actions sont simutanées lorsqu'elles ont lieu en même temps, ou à peu près. ❉ La simultanéité

3.1. Formes équivalentes marquant la simultanéité absolue.


Précisons, pour commencer, qu'il y a plusieurs façons de remplacer une subordonnée circonstancielle de temps marquant la simultanéité absolue:

  • compléments introduits par une préposition marquant la simultanéité absolue.
  • gérondif.


3.1.1. Préposition suivie d'un complément


3.1.2.1.1 lors de / à l'occasion de

C'est la préposition qui correspond aux conjonctions quand et lorsque.

Elles s'emploient suivies d'un substantif marquant une action. (équivalant à un verbe) Comme vous vous en doutez, on ne pourra employer ce genre de complément que si le sujet de la subordonnée est le même que celui de la principale.

ex: Lors de son voyage aux Etats-Unis, le Président a appris à jouer au poker.

Ceci correspond à la subordonnée Lorsqu' il a voyagé à travers les Etats-Unis... C'est bien la même personne qui a effectué le voyage et qui a appris à jouer au poker.

ex: A l'occasion de son élection à l'Académie, l'auteur a demandé une augmentation à son éditeur.

Ceci correspond à : Lorsqu'il a été élu à l'Académie, l'auteur a demandé une augmentation à son éditeur. Là aussi, le sujet est commun à a principale et à la subordonnée.

3.1.2. pendant / au cours de / durant

Pendant correspond à la locution conjonctive pendant que. Elle est suivie d'un substantif exprimant une action.

Pendant │ mon voyage en Provence, j'ai visité le Château d'If.
Au cours de │
Durant │

❏ De plus, ces trois prépositions peuvent s'employer devant un substantif marquant le temps.

ex: Pendant trois jours.

Notons que, dans ce cas, durant peut s'employer après le substantif marquant le temps, à condition qu'il s'accompagne d'un nombre, et qu'il serve alors d'unité de temps:

ex: trois jours durant = durant trois jours
une semaine durant = durant une semaine.

Cette construction est le signe d'un style soutenu. Employez-là, mais alors, votre style doit avoir le même niveau... et le nombre de fautes doit être minuscule!

3.1.3 depuis

C'est la préposition qui correspond à la locution conjonctive depuis que . Elle est suivie d'un substantif exprimant une action ou marquant le temps.

ex: Il est de mauvaise humeur depuis son retour de voyage.
Il est fatigué depuis son mariage.

Nous estimons ne pas avoir à expliquer ce que ces prépositions veulent dire, puisqu'elles correspondent exactement aux conjonctions citées plus haut.


3.2. Le Gérondif


Rappelons que le gérondif est un participe présent précédé de la préposition en.

ex: En se penchant par la fenêtre, il vit sa voisine à la fenêtre.

Règle : Le gérondif marque la simultanéité absolue, ou quasi-absolue, entre une action qu'il exprime et une action exprimée par le verbe principal.

ex: En s'en allant, il éteignit la lumière.

Règle : Notons que la langue moderne exige que l'action exprimée par le gérondif soit faite par le sujet du verbe principal.

Dans une phrase comme:

* En m'en allant, tu m'as dit de revenir te voir bientôt
.

est fausse, car celui qui s'en va doit être le même que celui qui dit. Or, celui qui parle s'en allant, il ne peut pas dire à l'autre de revenir le voir, celui-ci restant chez lui.

On pourra écrire:

En me laissant partir, tu m'as dit ...

puisque le sujet du gérondif est le même que celui du verbe dire

❏ Il existe une forme composée du gérondif, qui est rarement employée.

ex: En t'étant excusé , tu lui as fait plaisir.
On écrira plutôt en t'excusant, qui est plus léger que la forme composée, et plus usuel. ❏ Le gérondif s'emploie également pour désigner une action au cours de laquelle l'action principale a été causée par une action non indiquée. Comme cette définition est un peu compliquée, donnons un exemple.
ex: Paul s'est cassé la jambe en descendant les escaliers.

Dans certaines grammaires, on dit que descendre les escaliers est la cause de Paul s'est cassé la jambe. Ceci est faux. En effet, il y a des millions de gens qui descendent les escaliers, mais qui ne se cassent pas la jambe. Sinon, on n'oserait plus descendre un escalier! La raison qui fait que Paul s'est cassé la jambe, c'est qu'il a raté une marche, et qu'il n'a pas pu rétablir son équilibre. Pour la phrase Paul s'est cassé la jambe en descendant l'escalier, on a donc trois actions:

  1. une action qui montre quand cela s'est passé: en descendant les escaliers
  2. une action cause, qui n'est pas exprimée: il a raté une marche.
  3. une action conséquence: il s'est cassé la jambe

Le narrateur (celui qui raconte) ne s'occupe pas de la cause: il dit seulement à quelle occasion Paul s'est cassé la jambe.

❏ Prenons un autre exemple:

ex: Je me suis blessé en coupant du pain.
Certains vont se dire: « La cause de sa blessure, c'est d'avoir coupé du pain: il s'est coupé avec le couteau ». Cette interprétation est fausse. En effet, je peux très bien m'être blessé avec une miette de pain. La lectrice allemande aura de la peine à nous croire, elle qui ne connaît que des pains à croûte molle. Mais le Français moyen, lorsque son boulanger fait des baguettes croustillantes, doit faire attention de ne pas se blesser. L'auteur se souvient de plusieurs cas où il s'est blessé avec une miette dure et coupante. Dans un tel cas, je peux donc m'être blessé en coupant du pain, sans me couper avec un couteau. Nous aurons, là aussi:
  • une action exprimant les conditions temporelles: en coupant du pain.
  • une action cause: une miette coupante a pénétré dans ma chair.
  • une action conséquence: je me suis blessé.
Bien entendu, on peut, comme dans l’exemple précédent, dire que beaucoup de gens coupent du pain avec un couteau sans pour autant se couper, et qu’il n’y a donc pas de rapport de cause à effet entre les deux actes.

Règle : Le gérondif n'exprime donc pas la cause, mais les conditions temporelles dans lesquelles l'action principale a lieu. L'action principale et l'action au gérondif sont présentées comme simultanées, même si l'action au gérondif a commencée la première.


pronom personnel sujet

Comme le gérondif désigne l'action qui a commencé la première, tout en étant simultanée avec la 2e, on pourra dire que la forme au gérondif remplace la subordonnée introduite par quand / lorsque introduisant la première des deux actions.


Bien entendu, il faut que le sujet du verbe principal soit aussi celui du verbe de la subordonnée de temps.

ex: Il s'est cassé la jambe quand il a fait du ski.
→ Il s'est cassé la jambe en faisant du ski.

❏ Cas particulier: le gérondif précédé de tout.

- L'adverbe tout suivi du gérondif exprime encore une fois la simultanéité. Il ajoute, en plus, l'idée d'incompatibilité entre deux actions, qui, en fait, ne sauraient être faites ensemble par la plupart des gens.

Par exemple, il y a des gens qui arrivent à écrire des poèmes tout en écoutant les informations à la radio. Il y en a d'autres qui arrivent à courir le marathon tout en discutant, avec un autre coureur, de philosophie. Le gérondif précédé de tout souligne la difficulté de la chose, l'incompatibilité entre les deux actions, qui, dans ce cas, est vaincue par celui qui arrive à faire ces deux actions en même temps.

- Cette incompatibilité n'est pas toujours due à la difficulté. Elle peut être due à une contradiction apparente:

ex: Don Juan dit à l'une qu'il l'aime, tout en embrassant l'autre.

notons Notons :

Retenons donc que le gérondif précédé de tout exprime l'incompatibilité ou la contradiction apparente entre l'action qu'il décrit et l'action principale.


Certaines lectrices se disent sans doute: c'est la même chose qu' avec tandis que. En fait, non. En effet, le gérondif précédé de tout ne peut s'appliquer qu'à deux actions faites par la même personne. On montre que la personne fait deux actions qui, normalement, se contredisent ou s'excluent l'une l'autre.

Tandis que, en revanche, montre que l'action faite par l'une des personnes est en contraste avec l'action faite par une autre personne. Il s'agit donc là d'un autre problème

ex: Tout en le giflant, elle lui dit qu'elle l'aime.

Voilà deux actions qui se contredisent.

Tandis qu'elle le gifle, il lui dit qu'il l'aime.

Ici, il l'aime, mais elle, ne l'aime pas. C'est tout à fait possible.

On voit là qu'il s'agit de deux cas différents, même si, dans les deux cas, il y a une forme de contradiction.

- Certaines lectrices seront étonnées de ne pas trouver ici le participe présent. A notre avis, le participe présent exprime la simultanéité par contact (entre autres), alors que le gérondif exprime la simultanéité absolue. Reportez-vous donc au chapitre sur la simultanéité par contact (3.4) pour en savoir plus.

exercice

Faites absolument... l'exercice sur les équivalents de la subordonnée de temps simultanée. :

exercice

3.3 Autres moyens d'exprimer la simultanéité périodique


3.3.1 Prépositions


Prépositions :
  • à chaque │
  • à tous les │ + substantif marquant une action
  • à tout │


ex: Chaque fois qu''il a visité Paris, il a rapporté une valise pleine de souvenirs.
A chaque visite de Paris, ...
toutes les fois qu'il a visité Paris, ...

Ou encore:

A toutes ses visites...
A chacune de ses visites...


Le gérondif peut exprimer une action simultanée à une autre, les deux étant périodiques. Dans ce cas, le contexte doit préciser la périodicité.

ex: Il chante toujours en se douchant.


Exercice

Remplacez la subordonnée de temps simultanée par un simple complément circonstanciel.

Simplifier la subordonnée.

exercice

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