Le cas le plus fréquent est celui où le sujet fait l’action du verbe sur lui-même. Dans ce cas, on est obligé d’employer un verbe pronominal alors que, lorsque l’on fait l’action sur un autre, on emploie un verbe à la voix active.
Par exemple, quand on lave un bébé, on dira :
Mais lorsque M. Durand, père admirable (il paraît qu’il y en a) lave et sèche lui-même, on dira :
Ceci entraîne, malheureusement pour nous plusieurs problèmes qui vont nous compliquer l’existence :
Le verbe change d’auxiliaire, passant d’avoir à être.
On pourrait se dire que c’est une bonne chose, puisque l’accord selon être est plus simple que celui selon avoir. Hélas, le français serait une langue banale s’il en était ainsi. En réalité, l’auxiliaire est bien être, ce qui est obligatoire pour les verbes pronominaux, mais, ne l’oublions pas, lorsque l’on fait l’action du verbe à la voix active sur n’importe qui et n’importe quoi, on emploie l’auxiliaire avoir, et dans le cas exceptionnel où on agit sur soi-même, on emploie, pour des raisons formelles, l’auxiliaire être.
Eh bien, même lorsque le verbe est conjugué avec être, il continue, par une sorte de fidélité, à suivre les règles d’accord avec avoir.
Ainsi, on aura : elles se sont lavées. (Le verbe est : « laver qn. Ici, qn est représenté par se, qui est donc un CV(-), un Complément selon la valence du verbe sans préposition. Il est placé avant le verbe : l’accord se fait donc avec se».
Bien sûr, si on applique les règles selon être, on accorde avec elles, le sujet, et comme elles = se, on arrive au même résultat.
Mais voyons plus loin :
Hier, elles se sont lavé les mains. Les pieds, elle se les étaient lavés avant-hier.
On voit bien qu’ici, on n’applique pas la règle selon être, qui nous amènerait à faire l’accord avec le sujet elles. C’est bien l’accord selon avoir qui est utilisé.
Le verbe est, à l’actif : laver qc à qn, où qc est CV(-), alors que qn est CV+(à), c’est-à-dire le complément selon la valence ➔ CV, qui vient en plus de l’autre complément ➔ CV+ —, et qui est introduit par la préposition à — CV+(à) —. L’accord a lieu lorsque le CV(-) est placé avant, avec lui.
Ainsi, dans elles se sont lavées (actif : laver qn), on a laver qn, où qn est CV(-), c’est-à-dire se, mis pour elles. L’accord est donc : lavées.
Dans : Elles se sont lavé les mains (actif : laver qc à qn) , se représente à qn, le CV+(à). L’accord ne peut donc pas avoir lieu avec lui. Le qc est représenté par le CV(-) = les mains, lequel se trouve placé après. Il n’y a donc pas d’accord , d’où la forme : elles se sont lavé les mains.
Dans Les pieds, elles se les sont lavés avant-hier, on a affaire à la même construction. Mais le CV(-), à savoir ce qu’elles se sont lavé, est ici les, pronom personnel masculin pluriel qui remplace les pieds. Comme il est placé avant le participe, on accordera en écrivant : lavés.
Comme on le voit, tout suit une logique compréhensible, même si elle est surprenante.
➢La marche à suivre est donc :
C’est ce que nous allons faire ici, d’abord dans une phase de découverte, puis dans une phase d’exercices, avec, dans les deux cas, nos deux objectifs :
Exercice
© Jean Piètre-Cambacédès & Christian Meunier