En effet, les temps simplent s'emploient de façon autonome, alors que les temps composés définissent avant tout des actions antérieures à une autre, qui est relatées dans le temps simple correspondant:
Notons que le passé simple est systématiquement remplacé par le passé composé à l'oral. A l'écrit, les plus cultivés emploient encore assez souvent le passé simple, surtout dans des textes à prétention littéraire. Nous avons donc un troisième temps simple, formellement composé, le passé composé, qui est alors l'équivalent du passé simple.
L’imparfait est le temps le plus important du passé, utilisé dans toutes sortes de cas.
Mais on ne peut pas s’en contenter, puisqu’il entre en concurrence avec le passé simple (passé composé à l’oral).
Comme nous l’avons vu plus haut, l’imparfait est avant tout un temps du passé, même si on peut, dans des cas bien précis, l’employer pour un moment présent ou même futur. Nous allons nous remémorer les points importants que vous pouvez retrouver dans l’unité 18 du livre ou du site eGrammaire.
Son nom d’imparfait ne fait pas référence à une imperfection, mais plutôt au fait qu’une action à l’imparfait n’est généralement pas terminée lorsqu’arrive l’action suivante.
Il gémissait encore quand on l’enterra. (A)
Il gémit, puis, on l’enterra. (B)
Dans le cas (A), il gémit encore, et donc, il est encore vivant, quand on commence à l’enterrer.
Dans le cas (B), il a fini de gémir quand on commence à l’enterrer. Il est sans doute mort.
Dans le cas (A), on est dans l’illégalité la plus complète. Dans le cas (B), on a des chances que tout soit légal.
Lorsque l’on oppose des faits passés à leurs homologues d’aujourd’hui, on met les faits passés à l’imparfait.
L’imparfait permet à quelqu’un qui relate un fait passé de revivre cette action en s’y replongeant.
C’est la fonction la moins importante de l’imparfait. A moins que vous ne fondiez en voyant un bébé et que vous ressentiez chaque fois le désir impérieux de lui faire guili-guili sous le menton en vous écriant : « Oh, qu’il était joli le petit bébé, et qu’il ressemblait à sa maman (ou à son papa, le facteur ou l’employé du gaz) », vous n’en avez nul besoin. Alors oublions-le très vite.
L’imparfait a principalement deux valeurs particulières dans le discours rapporté et la condition par si. Nous ne faisons que les rappeler, vous invitant à aller voir dans les unités sur les hypothétiques et sur le discours rapporté.
Dans le cas de l’irréel du présent, on emploie l’imparfait :
Si j’étais riche, je m’achèterais un yacht. (Malheureusement, je ne le suis pas.)
Le passé simple est un temps un peu particulier, qui se partage le passé avec l’imparfait.
Vous avez ici deux actions au passé, l'une à l'imparfait, nageait, et l'autre au passé simple, aperçut .
Nous allons voir maintenant le passé simple.
Comme la répartition des actions selon ces deux temps est délicate, et qu’il faut une unité complète pour en faire le tour, je ne peux que vous inviter à étudier l’unité 19 de eGrammaire qui étudie l'emploi des temps simples du passé.
Le deuxième problème qu’apporte le passé simple est qu’il n’est plus employé à l’oral, et que seules les personnes ayant un certain niveau linguistique l’emploient à l’écrit, et seulement dans des textes à prétention littéraire, même si cette prétention peut être modeste, dans les journaux consacrés au football par exemple.
La première question à se poser est celle de savoir s’il faut :
Le passé simple décrit une action passée qui se termine avant que l’action suivante ne commence :
Chacune de ces actions au passé simple est terminée avant que la suivante ne commence.
Mais si l’action est encore en cours quand commence la suivante, elle devra être mise à l’imparfait :
Il n’avait donc pas vraiment fini de tirer, se trouvait donc encore dans son mouvement lorsque la boule lui échappa.
Avant de faire utiliser les formes à nos apprenants, nous pourrions enseigner à nos apprenants à reconnaître les formes du passé simple selon les trois types : en A (elle aima), en I (elle partit) ou en U (elle lut).
Retenons donc la règle restreinte :
Lorsque l’action A est terminée au moment ou B commence, on la met au passé simple. Mais lorsque l’action A n’est pas terminée au moment ou B commence, on la met à l’imparfait.
La flèche de l’action il tombait symbolise le fait que l’action dure encore au moment où l’action il ouvrit son parachute commence.
Retenons donc la règle suivante sur la chronologie des actions :
Lorsque l’on a deux actions, l’une à l’imparfait, l’autre au passé simple, c’est toujours celle qui est mise à l’imparfait qui a commencé la première, même si, dans le texte, elle se trouve placée après.
Mais lorsque les deux actions sont au même temps, l’ordre chronologique est identique à celui du texte.
L’ordre chronologique peut être différent de celui du texte seulement lorsque les temps sont différents. Ainsi, nous aurons :
On peut bien sûr se demander pourquoi quelqu’un qui n’a plus faim mange, ou pourquoi quelqu’un qui a mangé a faim.
Il est temps d’en arriver à la règle de base générale. Dans la restreinte, nous avons envisagé le cas de deux actions. Nous allons à présent envisager le cas d’actions qui arrivent en groupe, que nous appellerons des trains d’actions.
Les trains, c’est bien connu, se composent d’une locomotive qui entraîne un certain nombre de wagons.
Pour les actions, c’est un peu la même chose : certaines entraînent une série d’autres actions, et toutes vont ensemble. Et il suffit que la première action se déroule pour qu’elle déclenche la série des autres, et toute la série d’actions se répétera à chaque déclenchement de la première.
<Par exemple, lorsque Jules mange des fraises, il a des boutons. Ces boutons le démangent, et il doit se gratter. Il se gratte alors jusqu’au sang.
Il mange des fraises est l’action déclenchante, la locomotive donc, les boutons, le fait qu’il se gratte et qu’il saigne sont les actions déclenchées en série, les wagons. Elles se répéteront chaque fois qu’il mangera des fraises.
Admettons que Jules meure. Le train s’arrête de lui-même, sans que rien de nouveau n’arrive.
Comme le train s’arrête, c’est-à-dire que la série cesse de se répéter, avant qu’une action nouvelle ne commence, on mettra toutes les actions du train au passé simple :
Toute sa vie, quand Jules mangea des fraises, il eut des boutons. Ceux-ci le démangèrent et il dut se gratter. Il se gratta alors jusqu’au sang.
Admettons que Jules en ait assez. Il décide alors de ne plus manger de fraises. Cette action nouvelle, qui ne fait pas partie du train, arrive alors que ce train est encore en cours. Il est donc normal que toutes ces actions soient à l’imparfait, alors que la nouvelle action, qui se termine juste après son début, se trouvera au passé simple.
Vous devrez donc apprendre à bien identifier si vous avez affaire à des actions individuelles ou à des trains
d’actions. En effet, il faut réfléchir sur chaque action lorsqu’elles sont individuelles, alors que l’on raisonne sur toute la série d’actions en bloc dans le cas des trains.
Règle restreinte des trains:
La règle restreinte des trains ressemble beaucoup à celle des actions individuelles.
Lorsque un train d’actions A est terminé au moment ou une action B commence, on met toutes les actions qui le constituent au passé simple. Mais lorsque le train A est en cours au moment où l’action B commence, on met toutes les actions de ce train à l’imparfait.
L’action (ou le train d’actions) n’est pas finie
Lorsqu’une action individuelle passée ou un train passé est en marche au moment où une nouvelle action commence, cette action ou ce train (chacune des actions qui le compose) se met à l’imparfait.
Ex : Elle mangeait quand il arriva.
Quand elle mettait des talons hauts, elle avait des crampes et ses pieds lui faisaient mal. Elle décida alors de mettre des souliers à talons plats.
L’action (ou le train d’actions) est finie
Lorsqu’une action individuelle passée ou un train passé est arrêté au moment où une nouvelle action commence, cette action ou ce train (chacune des actions qui le compose) se met au passé simple
Ex : Elle mangea, puis sortit.
Pendant toute sa jeunesse, quand sa mère lui demanda de l’aider, elle fit semblant d’être malade.
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La dernière action / le dernier train
La dernière action passée ( idem pour le dernier train passé) se met au passé simple.Ex : Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants.
Il n’attaqua jamais plus de cochons et n’en mangea donc plus jamais lorsqu’il en rencontra.Cela est logique puisque la dernière action selon l’ordre chronologique ne peut pas être interrompue, et donc, ne peut pas se retrouver à l’imparfait.
Comme la dernière action joue un rôle dans le choix des temps, et que l’on sait maintenant reconnaître les actions A et B, nous allons faire un exercice pour bien apprendre à identifier l’action qui termine l’histoire, et qui, si elle est passée se mettra au passé simple.
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© Jean Piètre-Cambacédès & Christian Meunier