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Tableau récapitulatif des temps du passé français.

On doit diviser les temps du passé français en deux catégories:
  • Les temps simples.
  • Les temps composés.

En effet, les temps simplent s'emploient de façon autonome, alors que les temps composés définissent avant tout des actions antérieures à une autre, qui est relatées dans le temps simple correspondant:

Tableau des temps du français


Les temps simples du passé

Les temps simples sont, à la base, au nombre de deux:

  • L'imparfait.
  • Le passé simple.

Notons que le passé simple est systématiquement remplacé par le passé composé à l'oral. A l'écrit, les plus cultivés emploient encore assez souvent le passé simple, surtout dans des textes à prétention littéraire. Nous avons donc un troisième temps simple, formellement composé, le passé composé, qui est alors l'équivalent du passé simple.

Ces deux temps se partagent le passé.

Le propre des temps simples, c'est de se replacer directement dans le temps. L'emploi des temps simples se partage selon deux grands axes.
  1. Les actions à l'imparfait ou au passé simple pour des raisons qui leur sont propres.
  2. Les actions à l'imparfait et au passé simple en concurrence.

1. L'imparfait

L’imparfait est le temps le plus important du passé, utilisé dans toutes sortes de cas.

Mais on ne peut pas s’en contenter, puisqu’il entre en concurrence avec le passé simple (passé composé à l’oral).


1. 1. Fonctions temporelles

Comme nous l’avons vu plus haut, l’imparfait est avant tout un temps du passé, même si on peut, dans des cas bien précis, l’employer pour un moment présent ou même futur. Nous allons nous remémorer les points importants que vous pouvez retrouver dans l’unité 18 du livre ou du site eGrammaire.


1.1.1. Action non terminée

Son nom d’imparfait ne fait pas référence à une imperfection, mais plutôt au fait qu’une action à l’imparfait n’est généralement pas terminée lorsqu’arrive l’action suivante.


Il gémissait encore quand on l’enterra. (A)

Il gémit, puis, on l’enterra. (B)

Dans le cas (A), il gémit encore, et donc, il est encore vivant, quand on commence à l’enterrer.

Dans le cas (B), il a fini de gémir quand on commence à l’enterrer. Il est sans doute mort.

Dans le cas (A), on est dans l’illégalité la plus complète. Dans le cas (B), on a des chances que tout soit légal.


1.1.2. Autrefois / aujourd’hui


Lorsque l’on oppose des faits passés à leurs homologues d’aujourd’hui, on met les faits passés à l’imparfait.

Autrefois, on mangeait avec les doigts. Aujourd’hui, on utilise une fourchette.

1.2. Fonctions stylistiques


Les fonctions stylistiques s’appuient sur la caractéristique de base de l’imparfait qui désigne une action qui n’est pas finie au moment où arrive la suite.

1.2.1.Imparfait de politesse


Je venais récupérer mon argent…

1.2.2.Imparfait de ralenti (fin d'une suite logique / rupture)


Les Durand essayèrent pendant des années d’avoir des enfants. Ils firent des cures, suivirent des régimes, tentèrent la fécondation in vitro. Et puis un jour, Mme Durand donnait naissance à des triplées.

1.2.3.Imparfait de témoignage


L’imparfait permet à quelqu’un qui relate un fait passé de revivre cette action en s’y replongeant.

Hier, Paul me disait qu’il voulait s’expatrier pour trouver un travail plus intéressant que le sien.

1.2.4.imparfait infantile


C’est la fonction la moins importante de l’imparfait. A moins que vous ne fondiez en voyant un bébé et que vous ressentiez chaque fois le désir impérieux de lui faire guili-guili sous le menton en vous écriant : « Oh, qu’il était joli le petit bébé, et qu’il ressemblait à sa maman (ou à son papa, le facteur ou l’employé du gaz) », vous n’en avez nul besoin. Alors oublions-le très vite.


1.3. Fonctions grammaticales


L’imparfait a principalement deux valeurs particulières dans le discours rapporté et la condition par si. Nous ne faisons que les rappeler, vous invitant à aller voir dans les unités sur les hypothétiques et sur le discours rapporté.


Le discours rapporté

Il m’a dit qu’il était heureux. (= « Je suis heureux. ») Elle m’a dit qu’autrefois, elle travaillait dans une parfumerie. (= « Je travaillais dans une parfumerie. »)

Condition et hypothèse

Dans le cas de l’irréel du présent, on emploie l’imparfait :

Si j’étais riche, je m’achèterais un yacht. (Malheureusement, je ne le suis pas.)


2. Le passé simple

Le passé simple est un temps un peu particulier, qui se partage le passé avec l’imparfait.

Elle nageait depuis quelques minutes lorsqu’elle aperçut l’aileron d’un requin.

Vous avez ici deux actions au passé, l'une à l'imparfait, nageait, et l'autre au passé simple, aperçut .

Nous allons voir maintenant le passé simple.

Comme la répartition des actions selon ces deux temps est délicate, et qu’il faut une unité complète pour en faire le tour, je ne peux que vous inviter à étudier l’unité 19 de eGrammaire qui étudie l'emploi des temps simples du passé.


2.1. Quand l’utiliser

Le deuxième problème qu’apporte le passé simple est qu’il n’est plus employé à l’oral, et que seules les personnes ayant un certain niveau linguistique l’emploient à l’écrit, et seulement dans des textes à prétention littéraire, même si cette prétention peut être modeste, dans les journaux consacrés au football par exemple.

Il prit le ballon, tira, et manqua le but.

La première question à se poser est celle de savoir s’il faut :

  • L’ignorer,
  • Apprendre à en reconnaître les formes ;
  • Apprendre à le former et à le conjuguer.

2.2.Fonction temporelle

Le passé simple décrit une action passée qui se termine avant que l’action suivante ne commence :

Il prit la boule, visa, tira, et manqua le but.

Chacune de ces actions au passé simple est terminée avant que la suivante ne commence.


3.Opposition imparfait / passé simple

Mais si l’action est encore en cours quand commence la suivante, elle devra être mise à l’imparfait :

Il tirait lorsque la boule lui échappa des mains, tombant sur ses orteils qu’elle écrasa.

Il n’avait donc pas vraiment fini de tirer, se trouvait donc encore dans son mouvement lorsque la boule lui échappa.

Avant de faire utiliser les formes à nos apprenants, nous pourrions enseigner à nos apprenants à reconnaître les formes du passé simple selon les trois types : en A (elle aima), en I (elle partit) ou en U (elle lut).


Conjuguer


3.1.La règle restreinte

Retenons donc la règle restreinte :

Lorsque l’action A est terminée au moment ou B commence, on la met au passé simple. Mais lorsque l’action A n’est pas terminée au moment ou B commence, on la met à l’imparfait.




Règle de base

La flèche de l’action il tombait symbolise le fait que l’action dure encore au moment où l’action il ouvrit son parachute commence.


Retenons donc la règle suivante sur la chronologie des actions :

Lorsque l’on a deux actions, l’une à l’imparfait, l’autre au passé simple, c’est toujours celle qui est mise à l’imparfait qui a commencé la première, même si, dans le texte, elle se trouve placée après.

Mais lorsque les deux actions sont au même temps, l’ordre chronologique est identique à celui du texte.

L’ordre chronologique peut être différent de celui du texte seulement lorsque les temps sont différents. Ainsi, nous aurons :

• Il eut faim. Il mangea : d’abord il a faim, puis il arrête, et ensuite, il mange. • Il mangea. Il eut faim : D’abord, il mange, puis il finit, et ensuite, il a faim

On peut bien sûr se demander pourquoi quelqu’un qui n’a plus faim mange, ou pourquoi quelqu’un qui a mangé a faim.

3.2.La règle de base générale

Il est temps d’en arriver à la règle de base générale. Dans la restreinte, nous avons envisagé le cas de deux actions. Nous allons à présent envisager le cas d’actions qui arrivent en groupe, que nous appellerons des trains d’actions.

3.2.1.Trains d'actions et actions individuelles

Les trains, c’est bien connu, se composent d’une locomotive qui entraîne un certain nombre de wagons.

Pour les actions, c’est un peu la même chose : certaines entraînent une série d’autres actions, et toutes vont ensemble. Et il suffit que la première action se déroule pour qu’elle déclenche la série des autres, et toute la série d’actions se répétera à chaque déclenchement de la première.

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Par exemple, lorsque Jules mange des fraises, il a des boutons. Ces boutons le démangent, et il doit se gratter. Il se gratte alors jusqu’au sang.

Il mange des fraises est l’action déclenchante, la locomotive donc, les boutons, le fait qu’il se gratte et qu’il saigne sont les actions déclenchées en série, les wagons. Elles se répéteront chaque fois qu’il mangera des fraises.

3.2.1.Le train A est fini quand B commence.

Admettons que Jules meure. Le train s’arrête de lui-même, sans que rien de nouveau n’arrive.

Comme le train s’arrête, c’est-à-dire que la série cesse de se répéter, avant qu’une action nouvelle ne commence, on mettra toutes les actions du train au passé simple :

Toute sa vie, quand Jules mangea des fraises, il eut des boutons. Ceux-ci le démangèrent et il dut se gratter. Il se gratta alors jusqu’au sang.

3.2.2. Le train A dure encore quand B commence.

Admettons que Jules en ait assez. Il décide alors de ne plus manger de fraises. Cette action nouvelle, qui ne fait pas partie du train, arrive alors que ce train est encore en cours. Il est donc normal que toutes ces actions soient à l’imparfait, alors que la nouvelle action, qui se termine juste après son début, se trouvera au passé simple.

Quand Jules mangeait des fraises, il avait des boutons. Ceux-ci le démangeaient et il devait se gratter. Il se grattait alors jusqu’au sang. Un jour, il en eut assez et décida de ne plus manger de fraises.

Vous devrez donc apprendre à bien identifier si vous avez affaire à des actions individuelles ou à des trains d’actions. En effet, il faut réfléchir sur chaque action lorsqu’elles sont individuelles, alors que l’on raisonne sur toute la série d’actions en bloc dans le cas des trains.

3.3. Règle restreinte des trains d'actions


Règle restreinte des trains:

La règle restreinte des trains ressemble beaucoup à celle des actions individuelles.

Lorsque un train d’actions A est terminé au moment ou une action B commence, on met toutes les actions qui le constituent au passé simple. Mais lorsque le train A est en cours au moment où l’action B commence, on met toutes les actions de ce train à l’imparfait.



3.4. Règle générale


Il ne reste plus qu’à unifier les deux règles pour avoir la règle générale.



Règle 1ère partie

L’action (ou le train d’actions) n’est pas finie

Lorsqu’une action individuelle passée ou un train passé est en marche au moment où une nouvelle action commence, cette action ou ce train (chacune des actions qui le compose) se met à l’imparfait.


Ex : Elle mangeait quand il arriva.

Quand elle mettait des talons hauts, elle avait des crampes et ses pieds lui faisaient mal. Elle décida alors de mettre des souliers à talons plats.


Règle 2ème partie

L’action (ou le train d’actions) est finie

Lorsqu’une action individuelle passée ou un train passé est arrêté au moment où une nouvelle action commence, cette action ou ce train (chacune des actions qui le compose) se met au passé simple


Ex : Elle mangea, puis sortit.

Pendant toute sa jeunesse, quand sa mère lui demanda de l’aider, elle fit semblant d’être malade.


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2 $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$

Règle 3ème partie

La dernière action / le dernier train

La dernière action passée ( idem pour le dernier train passé) se met au passé simple.

Ex : Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants.

Il n’attaqua jamais plus de cochons et n’en mangea donc plus jamais lorsqu’il en rencontra.

Cela est logique puisque la dernière action selon l’ordre chronologique ne peut pas être interrompue, et donc, ne peut pas se retrouver à l’imparfait.

Comme la dernière action joue un rôle dans le choix des temps, et que l’on sait maintenant reconnaître les actions A et B, nous allons faire un exercice pour bien apprendre à identifier l’action qui termine l’histoire, et qui, si elle est passée se mettra au passé simple.


Les temps composés du passé


Les trois temps composés du passé de l'indicatif

Nous aurons 3 temps, que nous retrouvons dans le tableau ci-dessus:
  • Le passé composé.
  • Le plus-que-parfait.
  • Le passé antérieur.


Les temps composés n'ont de sens que si on les replace dans le temps par rapport à un temps simple.


1. Le passé composé

Le passé composé est antérieur au présent. Une action au passé composé doit donc avoir un rapport avec le moment présent.
Les Anglais ont brûlé Jeanne d'Arc. Quelques Français le leur reprochent aujourd'hui encore.
Le passé simple, lui, n'a rien à voir avec le présent.
Les Anglais brûlèrent Jeanne d'Arc le 30 mai 1431.
aujourd'hui encore.


2. Le passé simple


3. Le plus-que-parfait



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